Agendas lunaires, livres, revues

une invitation à exprimer ta sensibilité, ta couleur, ton essence

Née de mère d’origine vietnamienne et de père français, je suis eurasienne et ces deux cultures se retrouvent intimement liées dans mon travail.

Il est souvent composé de techniques mixtes, peinture (acrylique ou huile) sur un support de collage de papier et de tissu.

Je recherche l’harmonie dans le trait. Jouer avec différentes textures, les oppositions de l’opacité et de la transparence, le mat et le brillant…

En tant que grande amoureuse de la couleur, elle tient également une  place importante dans cette élaboration.

Le but de ma démarche est de suspendre le temps, de ralentir l’instant. Comme le disait Henri David Thoreau «  La vie est trop courte pour qu’on soit pressé ».

Prendre le temps de laisser entrer l’onirisme dans le quotidien, la sérénité, un moment de liberté pour l’imagination, place au vagabondage de l’esprit…

Je cherche à communiquer les thèmes qui émulsionnent ma vie intérieure, tout en essayant de livrer, d’exprimer mes difficultés, mes obstacles et mes expériences en tant qu’être humain. J’essaie surtout d’être authentique et vraie face à moi même et aux autres.

Le travail créatif est comme un voyage, j’aime explorer, tripatouiller, chercher, partir à l’aventure, découvrir de nouvelles contrées, m’enthousiasmer, être parfois découragée, frustrée, laisser reposer, y penser, réfléchir, imaginer et y reprendre goût…

Mon amour pour l’art est venu assez tôt. J’ai des souvenirs vers l’âge de cinq, six ans, de boite de chocolat dont le couvercle était illustré de reproduction de Van Gogh, Fragonnard, Renoir…

En grandissant, j’étais fascinée par le Japon, d’une part parce que mes parents pratiquaient passionnément le shintaïdo ( art corporel et martial japonais) ainsi que le shiatsu ( massage japonais sur les points d’acupuncture), et que forcément j’en faisais l’apprentissage, ça a baigné mon enfance, mais aussi parce que je suis de la génération des enfants qui ont grandit avec les premiers animés à être diffusés en France.C’était la mode des mangas à la télé, et j’adorais ça.

Puis a commencé mon apprentissage artistique, au gré de la vie, des rencontres, des opportunités.

Mes frères et sœurs et moi avons été déscolarisés durant 5 ans ( durant lesquels j’ai visité de nombreux pays et nous avons également fait deux grands voyages en famille, en camion, très roots).

Donc durant mon adolescence, je suis tombée amoureuse maints fois en visitant musées et monuments à Paris, Londres, Barcelone, New-York.

J’ai étudié la peinture avec des professeurs aussi divers que mon voisin, maçon tunisien et peintre aquarelliste, mon oncle, artiste plasticien, des amies de mes parents, étudiantes en école d’art, un atelier de peinture que je fréquentais une fois par semaine lorsqu’on ne voyageait pas, des cours de dessin anatomique lorsque j’étais fille au-pair à New-York… et également la poterie dans l’atelier d’un potier céramiste, ami de la famille, au Burkina Faso avec les femmes potières d’un petit village, à New-York, aussi…

Je suis devenue maman assez tôt et je n’ai pas poursuivie mes études artistiques. La confiance en mes capacités à créer, et à en faire mon métier, m’ont quitté. Je me suis consacrée un temps à l’éducation de mes enfants, tout en étudiant par correspondance (anglais, tourisme).

Lorsque mon second est entré en maternelle, j’ai décidé de m’y remettre. Je voulais devenir illustratrice de livre pour enfant. A commencé une lente exploration de mes ressources, je me suis sentie perdue.

J’ai écrit, illustré, exploré différentes techniques, appris la colorisation par ordinateur…..montés plusieurs projets avec des auteurs…durant 2 ans, puis abandonné.

J’avais décidé de passer à complètement autre chose, j’ai acheter une machine à coudre avec le projet de devenir créatrice de sac à main ( d’où mon amour pour le motif et l’utilisation du tissu dans mes peintures).

Je me suis lancée en apprenant à coudre avec des tutoriels sur internet. Parallèlement, j’ai commencé à dessiner pour mon plaisir uniquement.

Et là, ça a débloqué quelque chose. J’ai exposé quelques uns de mes dessins en même temps que mes sacs et les propositions d’expositions, de collaborations et les ventes se sont enchainés.

Je reprenais confiance.

L’idée de me remettre à la peinture me trottait dans la tête… Je me suis donnée une date butoir, janvier 2010. Durant ce temps, une galerie dans laquelle mes illustrations étaient exposées, m’a demandé si je peignais des originaux. J’ai répondu que c’était en projet, et je suis repartie avec une date d’exposition pour à peine trois mois plus tard.

Sept ans que je me suis remise à la peinture à présent. J’ai le sentiment d’être appaisée, d’avoir enfin trouver ma voie, d’être à ma place.

J’ai une soif d’apprendre, d’explorer des thèmes et des techniques différentes qui m’enthousiasme et qui me porte chaque jour, dans cette quête, dans ce voyage infini.

Léo-Vinh

Léo Vinh